Allergie au pollen

Les victimes du fameux rhume des foins sont aujourd'hui quatre fois plus nombreuses qu'il y a trente ans. Mais les pollens n'ont pas tous le même potentiel allergisant. Comment reconnaître ses ennemis ? Quand faut-il s'en méfier ?… Découvrez cartes et calendriers qui vous permettront de remettre le nez dehors.

Vers la fin du printemps, les éternuements saisonniers commencent à retentir, et l’alerte au pollen à se faire entendre… Pourtant, si l’on parle surtout de la saison des graminées (et des rhinites allergiques qui l’accompagnent), elle n’est pas la seule. Il existe plutôt deux, voire trois grandes saisons polliniques, car il faut aussi compter avec les pollens d’arbres et les herbacées.

Arbres, graminées, herbacées : à chacun sa saison

Les trois grandes saisons polliniques évoluent en fonction des conditions climatiques, et peuvent donc légèrement varier d’une année à l’autre. Elles présentent toutefois la même chronologie : l’année commence avec la saison des arbres, puis vient la saison des graminées et enfin celle des herbacées. On peut donc éternuer et avoir le nez qui coule seulement 10 jours par an, mais aussi pendant 2 mois, 6 mois ou malheureusement toute l’année si l’on est allergique à plusieurs types de pollens ! Les graminées, ces herbes qui pollinisent dans les prairies, les chemins, les jardins, ou les dunes, ne sont-elles pas toutefois prépondérantes par rapport aux autres pollens ? Si la saison des graminées a longtemps été la plus importante, ce n’est plus si évident… 

Le calendrier des pollens par région

Paris-Ile de France :


Arbres : frêne et platane mars-avril, bouleau fin février-fin avril avec maximum en avril

 

Graminées : mi-mai - fin juillet

 

Herbacées : juillet - septembre

 

Nord :


Arbres : aulne février-mars, frêne mars-avril, bouleau mars/avril

 

Graminées : fin mai-août

 

Herbacées : juillet - septembre

 

Sud :


Arbres : cyprès débute fin décembre voire même en novembre- début janvier, avec un maximum février-mars, platane mars-avril, olivier mai-juin

 

Graminées : avril - fin juin, début juillet + en montagne, jusqu’en août

 

Herbacées : juillet - septembre /octobre + l’ambroisie en Rhône-Alpes : allergie très importante, avec un pic en septembre

 

Ces données évoluent en fonction des conditions climatiques…et peuvent varier d’une année à l’autre…

Des saisons plus longues et plus précoces

On voit en effet depuis 5 à 10 ans les saisons polliniques s’allonger, et apparaître de plus en plus tôt. A qui la faute ? Au réchauffement climatique en partie, mais aussi aux plantations de masse. Certains arbres ont connu des modes et ont été planté massivement, sans considération allergique. C’est le cas du cyprès par exemple, ou actuellement de l’olivier dans le Sud… Certaines villes comme Paris, Bordeaux ou Nantes commencent ainsi à mettre en place des politiques de plantation, et à prendre en compte l’aspect allergisant des végétaux dans l’aménagement des espaces verts. Diversifier les plantations et les jardins permet effectivement de limiter l’émission de pollens allergisants, et de prévenir les allergies.

Les pollens en vacances…

Si vous partez en vacances, pensez que les saisons polliniques seront peut-être différentes de celles que vous connaissez : les graminées sont généralement présents plus longtemps à la montagne l’été, et moins nombreux en bord de mer. Si vous voyagez à l’étranger, les pollens pourront être différents. Pensez à regarder quelle sera la saison lorsque vous arriverez, et quels sont les pollens présents dans le pays. Il ne faut pas pour autant s’interdire certaines destinations pour cause d’allergie. Heureusement ! "Toutes ces allergies aux pollens ne doivent pas contre-indiquer les voyages, rassure le Dr Hordé. Dans ces circonstances, l’important est d’avoir toujours son traitement sur soi, ou à portée de main".

Réagir face aux pollens

Au jour le jour, quelques conseils pratiques peuvent être utiles quand les pollens arrivent. Si la pollinisation est très forte, rincez-vous les cheveux le soir par exemple. Pensez aussi à ne pas vous frotter pas les yeux, à porter des lunettes, à fermer les fenêtres, ou encore à utiliser des filtres anti-pollens pour la climatisation… Evitez aussi la piscine en cas de crise de conjonctivite ou de rhinite allergique, car elle agresse les muqueuses. Quoiqu’il en soit, la meilleure prévention contre les pollens est de "prendre son traitement correctement, dès qu’on en a besoin, aussi longtemps qu’on en a besoin, et ce quelque soit le pollen auquel on est allergique", insiste le Dr Jean Bousquet, allergologue à Montpellier. En cas d’allergie importante, le traitement peut parfois être pris en préventif, une semaine environ avant le début de la saison.

Pollens d’arbres, graminées, et herbacées ont chacun un moment privilégié pour venir nous importuner… N’hésitez pas à décrire vos symptômes à un professionnel de santé. Pour retrouvez le bonheur de respirer à plein poumons quelle que soit la saison…